Perdre ses cheveux est une source de préoccupation esthétique légitime, chez les hommes comme chez les femmes. Signe de vieillissement prématuré, la calvitie peut souvent avoir des répercussions psychologiques, et être le signe avant-coureur de troubles hormonaux, voire de maladie systémique auto-immune. Pour vous accompagner dans votre recherche d’un traitement efficace contre la perte de cheveux et vous aider à faire les bons choix, pour enrayer leur chute et, pourquoi pas, retrouver une chevelure saine et dense, ce guide de l’alopécie vous aidera à mieux comprendre l’alopécie masculine et féminine : symptômes, causes, classifications par type d’alopécie, ainsi que tous les traitements pour y pallier, notamment les différentes techniques de greffes de cheveux.
Qu’est-ce que l’alopécie ?
L’alopécie est définie comme une chute anormale de cheveux ou de poils sur le corps, par opposition au renouvellement pileux naturel. Chaque jour en effet, nous perdons tous entre 20 et 100 cheveux, avec des variations selon les âges et les saisons. Lorsque la chute de cheveux devient plus importante et régulière, et que les cheveux ne repoussent pas, lorsque des plaques dégarnies apparaissent sur le crâne ou que la densité pileuse s’éclaircit, une alopécie peut être diagnostiquée. L’alopécie n’est pas un phénomène rare ou isolé : elle touche environ 30% des hommes après 30 ans, et 50% après 50 ans. Même si les femmes sont moins concernées, avec une proportion d’environ 20% après 40 ans, l’alopécie féminine est souvent plus traumatisante d’un point de vue esthétique car socio-culturellement moins acceptée, et malheureusement plus difficile à traiter, que l’alopécie masculine.
Le terme alopécie recouvre tous types de pertes de cheveux, quelles qu’en soient les causes. Celles-ci sont nombreuses et variées, tant par leur origine que par leur évolution. L’alopécie peut être acquise ou congénitale, diffuse ou localisée, chronique ou aigüe. De nombreux traitements médicamenteux existent, selon l’origine de la perte de cheveux. Mais la plus répandue, chez les hommes comme chez les femmes, est l’alopécie androgénétique. Et la greffe de cheveux est, aujourd’hui, sa meilleure réponse thérapeutique.
Classification des différents types d’alopécies
Pour diagnostiquer une alopécie, et ainsi proposer le traitement le mieux adapté au patient, les médecins spécialistes du système capillaire se réfèrent à plusieurs outils d’évaluation et de diagnostic médical, définissant les origines physiologiques et le stade d’évolution de l’alopécie. Ils différencient d’abord les alopécies cicatricielles et non cicatricielles. Il ne s’agit pas de cicatrices au sens de blessures de l’épiderme suite à un accident ou une coupure. Même si, évidemment, la chirurgie capillaire et les greffes de cheveux localisées ont la capacité de masquer des zones du cuir chevelu ayant reçu un traumatisme sur la peau, en greffant des follicules sur la zone cicatrisée.
- L’alopécie cicatricielle est provoquée par une destruction active du follicule pileux, lorsqu’il ne repousse plus, et qu’un tissu fibreux le colonise irrémédiablement. Les alopécies cicatricielles peuvent être subdivisées en formes primaires, où la cible de l’inflammation est le follicule, et en formes secondaires, où le follicule est détruit à la suite d’une inflammation non spécifique.
- Les alopécies non cicatricielles sont le résultat d’un processus physiologique qui affecte la croissance des cheveux, sans pour autant provoquer de lésions irrémédiables au follicule pileux. Les troubles qui affectent principalement la tige pilaire (tricho-dystrophies), la partie externe du cheveu, sont aussi classés comme alopécie non cicatricielle. Cependant, plusieurs troubles capillaires ont une évolution biphasique, avec une alopécie non cicatricielle qui survient de façon précoce au cours de la maladie, suivie d’une alopécie cicatricielle et une perte permanente des cheveux, à mesure que la maladie progresse.
Le stade d’évolution de la calvitie est aussi primordial dans le diagnostic de l’alopécie, avec un classement différencié pour les hommes, avec l’échelle de Hamilton-Norwood, et pour les femmes, avec l’échelle de Ludwig.
L’Alopécie masculine : l’échelle de Hamilton-Norwood
Cette échelle classifie la calvitie selon les types suivants :
- Type 1: faible recul des cheveux dans la partie frontale.
- Type 2 : perte des cheveux sur les tempes.
- Type 3 : niveau minimum ou l’on caractérise une calvitie, avec une perte des cheveux dans la zone du vertex.
- Type 4 : la perte des cheveux s’élargit autour du vertex, et colonise toute la zone frontale.
- Type 5 : la zone frontale et la zone du vertex ne sont plus séparées que par une étroite bande de cheveux. La zone conservant des cheveux prend la forme d’un fer à cheval autour du crâne.
- Type 6 : La zone sans cheveux s’est élargie, les zones antérieures et postérieures sans cheveux se rejoignent.
- Type 7 : Il ne subsiste, à ce stade, qu’une fine bande de la chevelure originelle, entre les oreilles et la nuque.
l’Alopécie féminine : l’échelle de Ludwig
Cette échelle comporte cinq stades, les trois derniers stades, qui se produisent chez les femmes ménopausées, étant considérés comme très rares.
- Type 1 : Perte de cheveux diffuse notable au niveau du vertex.
- Type 2 : Perte de cheveux plus prononcée au niveau du vertex.
- Type 3 : Perte de cheveux sur la ligne fronto-temporale.
- Type 4 : Continuation de la perte diffuse et recul fronto-temporal.
- Type 5 : Perte complète des cheveux, similaire à une calvitie totale masculine.
Le cycle du cheveu
Chaque être humain possède entre 100 000 et 150 000 cheveux. Leur densité varie selon leur origine génétique, mais aussi les chances d’être affecté par une chute de cheveux prématurée. L’alopécie est ainsi moins fréquente en Asie que parmi la population d’origine caucasienne, mais elle affecte encore plus la population d’origine africaine, et notamment les femmes : 70 à 80% des femmes noires américaines de plus de 50 ans seraient affectées par l’alopécie, notamment l’alopécie de traction, dûe à une maltraitance des cheveux.
Un cheveu est constitué de deux parties : la racine vivante, qui pousse sous le cuir chevelu à partir du bulbe d’un follicule pileux, et la partie visible, appelée tige pilaire. Chaque follicule étant indépendant de son voisin, les cheveux ne poussent pas au même rythme. Cependant, quels que soient les gènes, tous les humains partagent un système de croissance des cheveux identique, qui s’effectue par cycles, chacun constitué de trois différentes phases.
- Phase anagène : La phase de croissance du cheveu dure 2 à 6 ans, selon les individus. 85% de nos cheveux sont situés dans cette phase, durant laquelle la croissance de la kératine, composant le cheveu, est constante, et que sa racine emplit le follicule pileux jusqu’à sa base. L’âge avançant, la phase anagène du cheveu raccourcit. Les cheveux croissent alors plus fins et moins denses.
- Phase catagène : Pendant 2 à 3 semaines, le cheveu reste accroché à sa racine, mais ne pousse plus et entre en phase catagène, période dite de phase apoptotique transitoire, qui concerne environ 3% de nos cheveux.
- Phase télogène : 6 à 7 mois durant, le cheveu entre dans sa phase de repos, tandis que les follicules pileux se rétractent progressivement. La tige pilaire se détache de son follicule pileux, cédant la place à la production d’un nouveau cheveu sous la peau du crâne. Cette phase concerne environ 12% de nos cheveux.
A l’issue de la phase télogène, le cheveu mort tombe naturellement, chassé par un nouveau cheveu en phase anagène. Ce cycle complet se répète environ 25 fois au cours de la vie d’un être humain. Sur une chevelure normalement dense, chaque adulte perd ainsi entre 50 et 100 cheveux par jour. Lorsque les cheveux ne repoussent pas, ils peuvent être liés à des troubles du cycle de croissance. Ainsi l’effluvium anagène, est une interruption de la phase de croissance, entraînant une perte anormale de cheveux anagènes. Quant à l’effluvium télogène, il provoque une augmentation anormale du nombre de cheveux entrant en phase de repos.
Les causes de l’alopécie
Les causes possibles d’une calvitie sont nombreuses et variées. L’hérédité, les dérèglements hormonaux, le stress et la fatigue comptent parmi les causes les plus fréquentes d’alopécie. Mais certaines infections du cuir chevelu, des pathologies plus rares, comme des maladies auto-immunes, et certains traitements médicamenteux, comme la chimiothérapie, bouleversent la croissance des cheveux. Sans oublier les carences nutritionnelles ou minérales : les cheveux sont un reflet de la bonne santé du corps humain.
Les hormones
L’alopécie androgénétique
Pour les hommes, l’hérédité est la première cause de calvitie. Si votre père ou votre grand-père sont chauves, il y a de fortes chances que leur héritage génétique capillaire vous ait été légué. L’alopécie androgénétique, dont les premier signes avant-coureurs apparaissent entre 25 et 35 ans, est une affectation androgéno-dépendant héréditaire, dans lequel la dihydrotestostérone joue un rôle majeur. Appelée aussi androstanolone, la DHT est un métabolite biologiquement actif de la testostérone, formé dans la prostate, les testicules, les follicules pileux et les glandes surrénales. Elle est responsable de la différenciation des organes génitaux externes en testicules, à partir de la 7e semaine du développement de l’embryon humain. Avec une présence relativement faible chez l’homme adulte, elle sert principalement à régler son activité sexuelle : lors de la montée d’un désir sexuel, les testicules sécrètent de l’androstanolone, provoquant l’érection et la production de sperme. La présence excessive de testostérone peut ainsi accélerer la poussée excessive des cheveux et modifier leur cycle naturel, fatiguant le cuir chevelu et rendant les cheveux de plus en plus fins, pour mener à une inévitable calvitie.
Si le rôle de cette hormone androgène est encore mal connue chez la femme, sa transmission héréditaire génétique est aussi une des principales causes de la calvitie féminine. Surtout après la cinquantaine, lorsque les follicules héritent d’une sensibilité particulière à l’action conjuguée de la testostérone et d’une enzyme dénommée 5a-réductase. La rencontre de ces deux éléments produisant de la DHT, le cycle de croissance des follicules sera perturbé, accéléré et se fatiguera, produisant des cheveux de plus en plus fins, jusqu’à leur disparition totale. L’alopécie androgénétique augmentant avec l’âge, elle touche plus de 70% des hommes et 57% des femmes de plus de 80 ans. Sa prévalence est cependant plus faible chez les personnes d’ascendance asiatique ou africaine que chez les blancs.
L’alopécie androgénique
L’alopécie androgénique est un autre terme utilisé pour l’alopécie androgénétique, notamment pour l’alopécie féminine. Elle englobe l’ensemble des affections génétiques dont peuvent être affectées les femmes, notamment les dérèglements hormonaux. Après un accouchement, à la ménopause ou après la prise d’un traitement contraceptif ou substitutif, ou encore dans le cas d’un dérèglement thyroïdien, la production d’hormones femelles chute brutalement au dépend des hormones mâles, ou androgènes, on parle alors d’alopécie androgénique. Elle va alors entraîner un dérèglement du cycle de croissance des cheveux, dont la manifestation sera généralement plus diffuse sur le cuir chevelu féminin que sur le cuir chevelu masculin.
Les chimiothérapies ou autres traitements allopathiques
Certains traitements médicamenteux peuvent affecter la bonne croissance des cheveux. La chimiothérapie notamment, peut provoquer une chute des cheveux chez les hommes comme chez les femmes, mais pas systématiquement : en fonction du traitement reçu et de sa durée, et selon sa physiologie hormonale et capillaire, un patient ne perd pas toujours ses cheveux. Après un tel traitement de choc, les patients retrouvent progressivement leurs cheveux. Mais ceux-ci repoussent parfois plus fins, et une alopécie diffuse peut se déclarer après la repousse.
Les carences nutritionnelles
Les cheveux étant très sensibles à l’équilibre biologique du corps humain, certaines carences nutritionnelles peuvent se manifester à travers la santé de vos cheveux. Lorsque notre organisme manque de nutriments (protéines, lipides, glucides) ou de micronutriments (vitamines, sels minéraux, oligo-éléments), les cheveux s’affaiblissent, deviennent cassants, et le cycle de croissance peut être ralenti. Ainsi le fer est un élément essentiel pour la production des globules rouges, qui renforcent les tissus constructeurs des cheveux en leur offrant un niveau suffisant d’oxygène. Outre le fer, les carences en magnésium, vitamines D et B, calcium et zinc sont les plus couramment observées. Adopter une alimentation saine et équilibrée, avec un apport de fer notable (betterave, légumes secs, soja, viande rouge, céréales complètes…) est une première étape pour assurer une longue vie à ses follicules. La seconde étape étant d’éliminer, tant que possible, les sources de stress, ravageur pour la chevelure.
Les causes psychologiques
Les différentes formes de stress ont un rôle capital dans l’apparition de certaines calvities. Même pour les alopécies d’origine génétique, un stress important peut provoquer le dérèglement des glandes surrénales, qui vont produire trop d’hormones androgènes et perturber le cycle des follicules, surtout lorsque ceux-ci ont déjà une sensibilité héréditaire.
Le stress
Un stress brutal (accident, deuil, dépression…) peut provoquer, en quelques mois, une chute radicale des cheveux, tandis qu’une anxiété profonde ou une dépression latente et pernicieuse, peut entraîner une alopécie graduelle et diffuse.
Un stress lié à une trop grande fatigue, appelé asthénie, peut aussi virer à la perte de cheveux. Lorsque le corps est épuisé, l’apport énergétique nécessaire à la pilosité crânienne s’affaiblit, entraînant une diminution des sécrétions d’hormones et de la circulation sanguine. Un stress qui, comme pour les chocs émotionnels, les tensions familiales ou professionnelles, provoque une prolifération d’hypophyse dans la glande pituitaire, et produit là encore un excès d’hormones androgènes, pires ennemies des cheveux.
L’effluvium télogène
L’effluvium télogène, diagnostiquée après une chute de cheveux importante et diffuse, peut avoir de nombreuses causes. Une forte fièvre, une maladie infectieuse grave –des effluvium télogènes ont été diagnostiquées après un Covid présentant une forte symptomatologie– une intervention chirurgicale sous anesthésie générale, un accouchement ou un choc psychologique peuvent entraîner cette perte de cheveux. Certains traitements allopathiques, des antidépresseurs en passant par des anticoagulants, des oestroprogestatifs ou des antiépileptiques peuvent provoquer des chutes de cheveux, qui cessent avec l’arrêt du traitement.
L’effluvium télogène peut être aigue, avec une chute brutale des cheveux (80%) en deux ou trois mois, ou chronique, s’installant dans la durée et raccourcissant le cycle pilaire, provoquant une alopécie diffuse graduelle et sur plusieurs années, si elle n’est pas diagnostiquée et traitée rapidement.
Ses premiers symptômes se signalent par une quantité anormale de cheveux, retrouvés sur la brosse ou dans la douche. Dans la plupart des cas, l’effluvium télogène est réversible. Rapidement identifiée et traitée, elle ne dure pas plus de six mois, avec une repousse des cheveux dans les trois mois suivants. Il est donc important, aux premiers signes avant-coureurs, de prendre rendez-vous avec un dermatologue spécialiste du cuir chevelu. Un examen clinique, un entretien médical et une trichoscopie digitale, qui mesure le diamètre des cheveux et leur nombre, permettent généralement de poser un diagnostic. Le traitement est simple, basé sur des lotions anti-chute et un apport en vitamines B, voire des micro-injections d’oligo-élements et de vitamines dans le cuir chevelu. Un traitement PRP, appelé aussi mésothérapie plaquettaire, peut s’avérer très efficace.
La pelade (alopecia areata)
La pelade est une forme d’alopécie se manifestant par une perte brutale de cheveux ou de poils, sur des zones limitées du cuir chevelu ou du corps. C’est une maladie auto-immune survenant chez des patients ne présentant pourtant aucun antécédent de trouble cutané ou de maladie systémique. Elle se manifeste lorsqu’une ou plusieurs plaques rondes apparaissent soudainement sur le crâne, où les follicules blanchissent et cessent de pousser. Touchant aussi bien les hommes que les femmes, la pelade peut être traitée par un traitement médical approprié, qui ne mettra cependant pas le patient à l’abri d’une éventuelle rechute.
La trichotillomanie
La trichotillomanie, appelée aussi trichomanie, est un trouble de santé psychologique, se manifestant par un arrachage compulsif des cheveux et des poils. En plus des cheveux, le patient peut également s’arracher, de façon répétée, la moustache, la barbe, les poils (des aisselles, du pubis, etc.). Ce comportement entraîne une absence de cheveux et/ou de poils plus ou moins étendue, induisant des zones de calvitie ou d’alopécie notables. Dans les cas les plus graves, la trichotillomanie est associée à une ingestion des cheveux arrachés. La trichotillomanie, qui plonge le sujet dans une grande souffrance psychique, n’est pas liée à un caprice ou à un souci esthétique.
La trichotillomanie pourrait être le résultat d’une prédisposition génétique, des facteurs génétiques jouant un rôle prépondérant dans l’apparition de ce trouble psychique. Elle peut être liée à une histoire familiale, survenir chez les sujets dont un membre de la famille est affecté par cette pathologie. Elle pourrait être liée à des émotions et/ou sensations négatives ou morbides, de l’anxiété ou de la frustration, un abandon familial, voire un stress profond ou une dépression. Le traitement de la trichotillomanie passe généralement par une prise en charge psychothérapique et/ou médicamenteuse, notamment des anti-dépresseurs. De même, le recours à un traitement thérapeutique tel que l’hypnothérapie peut aussi s’avérer efficace.
L’alopécie de traction
Ce type d’alopécie, observé chez les femmes, est dû à certaines (mauvaises) habitudes des coiffeurs et salons de beauté qui, à force de soins esthétiques, finissent par traumatiser les racines des cheveux. Sirocco du sèche-cheveux, brûlures du fer à lisser, stress des tresses qui, à force de tirer, font littéralement craquer les lignes capillaires. Sans compter les produits chimiques, laques, colorants et autres produits défrisants, qui affectent en profondeur la bonne santé des bulbes capillaires…
Cette alopécie de traction est notamment prévalente chez les femmes d’origine afro-caribéenne. Pour des raisons culturelles, esthétiques, ethniques ou climatiques, elles ont largement adopté l’utilisation de styles de coiffure particulièrement néfastes pour leurs cheveux. A voir les petites filles d’origine africaine aux mini tresses tendues à faire mal, le problème commence dès l’enfance. Nattes, tresses plaquées en “champ de maïs”, mais aussi “dreadlocks” à la mode rasta chez les fans de reggae, tirent les follicules et provoquent de nombreux micro-traumatismes sur le cuir chevelu. Des soins capillaires non naturels, des colorations synthétiques et des produits chimiques endommageant les follicules, comme la colle pour tenir les tresses, ajoutent au traumatisme. Sans compter les racines tirées à l’excès sous le sirocco du sèche-cheveux ou un cuir chevelu qui étouffe sous des perruques, tout cela provoque une forme d’alopécie très développée chez les femmes afro-américaines : l’alopécie cicatricielle centrifuge centrale du vertex (ACCCV), encore appelée syndrome du peigne chaud. Si elle n’a pas de spécificité d’origine ethnique, cette alopécie par traction est une cause très fréquente de chute de cheveux chez la femme noire. Surtout auprès des femmes âgées de plus de quarante ans, le mal affecte aujourd’hui la population féminine afro de manière phénoménale, dans le monde entier.
L’alopécie due à une infection
Plusieurs formes d’infections du cuir chevelu peuvent entraîner une perte de cheveux : des bactéries ou des champignons pénètrent dans le cuir chevelu par un épiderme endommagé (coupure, eczéma, etc.) ou par les follicules pileux peuvent ainsi un troubler le cycle de croissance des cheveux. Quelle que soit la nature de l’infection, il est nécessaire de consulter un dermatologue spécialiste du cuir chevelu au plus vite. Ces maladies infectieuses, lorsqu’elles sont correctement traitées, permettent de retrouver un cycle de croissance normal après la guérison. Les formes d’infections du cuir chevelu les plus connues sont :
- La folliculite : une infection cutanée profonde ou superficielle, dûe à un trouble bactérien qui enflamme les follicules pileux et peut les endommager.
- La teigne : observée notamment chez les enfants souffrant parfois de déséquilibre alimentaire, la tinea capitis affaiblit les cheveux jusqu’à la racine, provoquant des plaques de dégarnissement sur le crâne. C’est la cause la plus fréquente d’alopécie enfantine.
- La piedra : de petites concentrations minérales, dures comme des boules pierreuses, s’accrochent au cheveu jusqu’à provoquer son affaiblissement et sa perte.
- L’impétigo : une infection virale et contagieuse, qui peut affecter les cheveux comme le reste du corps.
- La dermite séborrhéique : cette maladie infectieuse inhibe la croissance des cheveux, les plongeant dans un repos précoce, jusqu’à leur chute.
- Le psoriasis du cuir chevelu : crée des formes de plaques rouges croûteuses et prurigineuses sur l’épiderme et le cuir chevelu, qui provoque des démangeaisons pouvant abîmer les cheveux. Les démangeaisons qu’elles provoquent peuvent vous amener à vous gratter et à abîmer vos cheveux.
- Les infections à levure du cuir chevelu : Provoquent des formes de plaques rouges croûteuses et prurigineuses sur l’épiderme, y compris sur le cuir chevelu. Les démangeaisons qu’elles provoquent peuvent vous amener à vous gratter et à abîmer vos cheveux.
- Le lichen plan : Provoque des bosses rouges et violettes sur l’épiderme, entraînant une décoloration, une irritation et un amincissement des cheveux.
- La sclérodermie : Tend l’épiderme, le dessèche et le rend incroyablement irritant. Cela peut entraîner une alopécie ou un problème de perte de cheveux important.
Les traitements de l’alopécie
Près de 80% des patients qui optent pour une greffe de cheveux viennent avec une alopécie androgénétique diagnostiquée. Les 20% restants sont atteints d’une alopécie d’ordre métabolique, dermatologique, nutritionnel ou pour traitement médicamenteux. Cette différenciation, réalisée au cours de la consultation avec un spécialiste capillaire, dermatologue ou chirurgien réalisant la greffe de cheveux, est révélée grâce à un trichotest, consistant à la fois en un questionnaire élaboré et un test ADN. Ils permettent non seulement d’analyser les facteurs génétiques influant sur la calvitie du patient, mais aussi tous les autres éléments pertinents du quotidien : alimentation, mode de vie, antécédents médicaux, problèmes psychologiques, etc…
Même si la recherche médicale a permis d’avancer sur le front de la connaissance des différentes alopécies, même si récemment, des chercheurs ont réussi à cloner un follicule pileux sur une peau humaine cultivée en laboratoire, la réalité est que la greffe de cheveux demeure la meilleure solution pour retrouver une chevelure dense et naturelle après une alopécie androgénétique. Pour les autres types de calvities, traitements allopathiques ou naturopathiques et injection de PRP peuvent aider à ralentir, voire enrayer la chute, mais pas encore de guérir de l’alopécie…
Les traitements naturels
De nombreux remèdes naturels peuvent aider à freiner la chute de cheveux, et de mieux soigner son épiderme. Outre l’élimination du stress et l’adoption d’une alimentation saine, riche en nutriments et minéraux indispensables à l’organisme, ainsi qu’une hygiène des cheveux sans maltraitance (produits chimiques, coloration, laque, sèche-cheveux trop chaud, etc…), certaines recettes naturelles peuvent être appliquées sans risques. Elles n’ont certes pas de fondements scientifiques concrets, mais elles ne peuvent faire aucun mal au cuir chevelu ! L’huile essentielle de romarin et les huiles de noix de coco, de sésame ou d’argan, sont notamment connues pour leurs riches vertus capillaires, privilégiez les shampoings qui en contiennent. Voici aussi quelques recettes à adopter sans retenue:
- L’huile de noix de coco pure et organique fait la joie quotidienne des cheveux. Appliquer 1 cuillère à soupe mélangée à du jus de carotte (2 carottes suffisent), répartir sur le cuir chevelu, laisser reposer 30 mn avant de rincer.
- Mélanger (en mixeur à froid) une gousse d’ail, un oignon et le jus d’un citron. Répartir le jus obtenu sur le cuir chevelu, laisser reposer 20 mn avant de rincer. Ca fait un peu pleurer, mais c’est un remède efficace contre la perte de cheveux.
- Massez le cuir chevelu avec du vinaigre de pomme ou de riz, ou avec du gel pur d’aloe vera ; laisser agir 10 mn avant de rincer à l’eau tiède.
Les traitement de médecine esthétique
La greffe de cheveux
Depuis une vingtaine d’années, la greffe de cheveux a connu des progrès médicaux spectaculaires en termes de résultats, notamment grâce à la technique de greffe de cheveux FUE (Folicular Unit Extraction). Cette méthode micro-chirurgicale a révolutionné la greffe de cheveux, avec une transplantation des cheveux par unité, contrairement à l’ancienne technique FUT, ou les follicules étaient extraits en bande dans la zone donneuse, avant d’être transplantés dans la zone receveuse. Le chirurgien peut ainsi travailler avec plus de précision et de finesse, tout en déterminant l’angle, la profondeur et la densité des canaux, pour un résultat naturel et invisible à l’œil nu. Cette méthode est généralement précédée d’un traitement PRP du cuir chevelu, afin de garantir une meilleure repousse.
Après l’entretien médical et un éventuel trichotest, et l’adoption de la technique de greffe la mieux adaptée à la nature capillaire du patient, le chirurgien va d’abord définir les zones donneuses et receveuses. Puis il trace les lignes de croissance des futurs cheveux, selon la physionomie et les désirs du patient. Suit le comptage des greffons nécessaires et leur prélèvement, généralement sur la zone occipitale (arrière de la tête). Enfin, l’acte chirurgical, indolore, consistera à ouvrir les canaux dans la zone receveuse, puis à positionner les bulbes extraits dans la zone donneuse. La procédure chirurgicale FUE permet d’extraire chaque follicule à sa racine, depuis la zone donneuse, en utilisant un stylet électrique micro “punch”, dont le diamètre varie entre 0,7 et 1,1mm. Ainsi, la transplantation ne laisse plus de cicatrice linéaire mais des points, rendus invisibles par la repousse des cheveux, permettant d’élargir la zone de prélèvement de greffons. De plus, elle permet de limiter le temps passé par les follicules extraits à l’extérieur de l’épiderme : plus ce délai est court, plus le follicule a de chances de survivre et de repartir. L’ensemble de l’opération dure entre 4 et 8 heures, selon la zone à couvrir et la densité désirée.
L’utilisation de stylets à lames en sapphire garantissent le succès de la transplantation et une cicatrisation rapide. Pratiquée dans les cliniques spécialisées du monde entier, cette méthode de greffe de cheveux FUE est non invasive, ne laisse aucune cicatrice et nécessite très peu de soins post-opératoires. Pour garantir une repousse plus dense, elle peut être combinée avec la méthode DHI (Direct Hair Implantation).
La procédure chirurgicale FUE permet d’extraire chaque follicule de cheveux à leur racine, depuis la zone donneuse (généralement à l’arrière du crâne), en utilisant un stylet électrique micro “punch”, dont le diamètre varie de 0,7 à 1,1mm. Ainsi, elle ne laisse plus de cicatrice linéaire mais des points, rendus invisibles par la repousse des cheveux, et permet d’élargir la zone de prélèvement de greffons. Assurant une croissance des greffons plus régulière et une chevelure plus naturelle. Réalisée sous anesthésie locale, en une seule séance et avec des soins post-opératoires légers, elle permet au patient de reprendre le cours de sa vie normale dès le lendemain.
Le traitement des cheveux au laser
De nombreux patients, victimes d’une perte de densité capillaire, choisissent un traitement au laser. Ce système de thérapie au laser basse intensité est indiqué aux hommes et aux femmes atteints d’alopécie androgénétique, à un stade primaire, afin d’arrêter la chute de cheveux et de stimuler la repousse. Il permet de cibler les zones qui sont les plus exposées à l’alopécie : les tempes, le haut du front et la couronne (le sommet du crâne). Il ne permet cependant pas d’obtenir les mêmes résultats qu’une greffe de cheveux. En revanche, en complément d’une greffe de cheveux, le traitement au laser possède une action anti-inflammatoire et stimule la repousse des cheveux transplantés. Il peut donc être prescrit en amont, ou en complément d’une greffe de cheveux.
Cette technologie fonctionne sur le principe de la photobiomodulation, en stimulant l’activité cellulaire des follicules pileux. Sur le modèle de la photosynthèse chez les plantes, la photobiomodulation apporte l’énergie dont les follicules ont besoin pour se régénérer. Avec son énergie lumineuse, la lumière laser accroît la quantité d’adénosine triphosphate (ATP), le combustible des cellules vivantes du follicule, et favorise ainsi une augmentation de l’activité cellulaire.
Le traitement PRP
Le traitement PRP (Plasma Riche en Plaquettes), aussi appelé mésothérapie plaquettaire, est un traitement utilisé pour lutter contre la chute de cheveux chez les hommes et les femmes. Non invasif, il consiste à ré-infiltrer les plaquettes sanguines à l’intérieur des cheveux, après qu’une petite quantité de sang ait été prise du patient, puis passée en centrifugeuse pour retirer les plaquettes sanguines du reste du fluide sanguin. Véritable concentré de facteurs de croissance, le PRP stimule la repousse des cellules capillaires. Effectué seul ou en complément d’une greffe de cheveux, ce traitement utilise les facteurs de croissance contenus dans le Plasma Riche en Plaquette afin de stimuler la repousse des cheveux et de retrouver une chevelure épaisse. Ce traitement complémentaire est systématiquement inclus dans les forfaits greffes de cheveux FUE de Body Expert.
La mésogreffe capillaire
La mésogreffe capillaire Regenera Activa est une technique de pointe basée sur la régénération cellulaire. Ce traitement, proposé aux patients atteints d’alopécie androgénétique, aide à stopper la chute capillaire et à stimuler la repousse. Destinée aux hommes comme aux femmes, la mésogreffe capillaire Regenera repose sur la culture et la ré-introduction des cellules souches mésenchymateuses, auparavant extraites dans le cuir chevelu du patient afin de réactiver les unités folliculaires endommagées par l’alopécie androgénétique. Dans la plupart des cas, les cellules sont prélevées dans la couronne hippocratique postérieure de la chevelure, à l’arrière du crâne.
Les traitements médicamenteux
Lorsqu’il s’agit de soigner une alopécie qui n’est pas d’origine génétique, mais liée à une infection, un choc psychologique ou un traitement médicamenteux, des traitements allopathiques adaptés sont proposés aux patients par leurs médecins traitants spécialistes. En revanche, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de médicaments efficaces permettant de stopper une calvitie et de voir ses cheveux repousser. Et si votre dermatologue vous dit le contraire, vous devrez suivre sa prescription jusqu’à la fin de votre vie, en vous accommodant d’effets secondaires potentiellement dangereux, pour un résultat douteux.
Le Minoxidil
Le Minoxidil est une substance qui stimule la pousse des cheveux et ralentit leur chute. C’est également un vasodilatateur utilisé par voie orale, dans le traitement de l’hypertension artérielle. Son effet antihypertenseur est cependant imperceptible, lorsqu’il est appliqué localement sur le cuir chevelu. Dosé à 2% ou à 5%, en solution liquide ou en crème, il est prescrit dans le traitement de l’alopécie androgénétique, chez l’homme ou chez la femme. Présent dans les médicaments Alopexy, Alostil et Unipexil, ce médicament peut être acheté en pharmacie, sans ordonnance. Il ne doit pas être utilisé ailleurs que sur le crâne, et est déconseillé en cas d’infection du cuir chevelu. Le traitement n’est efficace qu’au bout de 4 mois ou plus et ne doit jamais être interrompu : à l’arrêt du traitement, la repousse cesse et un retour à l’état initial est prévisible sous 3 ou 4 mois.
De plus, il peut avoir des effets secondaires indésirables sur les patients. En cas de baisse de la tension artérielle, d’accélération du rythme des battements cardiaques, de douleur thoracique ou de réactions cutanées sévères, le traitement doit être interrompu. Il peut aussi provoquer des réactions cutanées mineures : irritation, rougeur, sensation de brûlure, démangeaisons, sécheresse de la peau ; pousse excessive des poils en dehors de la région traitée. Des cas plus rares d’allergie, vertiges, picotements, maux de tête, faiblesse, irritation des yeux, troubles de la vision, altération du goût, infection de l’oreille, œdème, névrite ont été rapportés, ainsi que de perte de cheveux (effet paradoxal), cheveux irréguliers, douleur thoracique, baisse de la tension artérielle, accélération du pouls, augmentation des transaminases. En raison de la présence de propylèneglycol, les patients sont aussi exposés à un risque d’eczéma. Si la solution est projetée accidentellement dans les yeux, sur les muqueuses ou une peau abîmée, rincez abondamment avec de l’eau.
Le propecia/finastéride
Médicament dermatologique anti-alopécique commercialisé en France et en Europe depuis 1999, le Propecia (son nom commercial) et ses génériques sont indiqués pour traiter la chute des cheveux chez l’homme (alopécie androgénétique), qui conduit à la calvitie. Des millions l’ont pris ou le prennent depuis sa commercialisation, prescrit pour les calvitie sous forme de crème, contenant 1 mg de Finastéride. En 2012, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) évoquait une consommation de 30 000 boîtes par mois, un chiffre plutôt à la baisse. Mais face aux scandales du Mediator ou de la Dépakine, les patients peuvent-ils encore faire confiance aux agences de sécurité du médicament, voire aux médecins qui prescrivent encore le Finastéride ? La souffrance de milliers d’hommes exposés à cette substance interroge. Ils espéraient, grâce à ce comprimé, freiner la chute de leurs cheveux. Le résultat : dépression, idées suicidaires, insomnies sévères, troubles sexuels intenses, incapacité à travailler… Romain Mathieu, comme le relate Le Monde dans un article daté de 2019, s’est ainsi donné la mort en juin 2016 pour échapper aux douleurs qu’il attribuait au Propecia, le nom original commercial du Finastéride. Dans plusieurs pays, dont la France, des centaines de personnes envisagent des poursuites judiciaires contre le très puissant laboratoire Merck & Co (MSD) à qui la commercialisation du Propecia depuis 1997 continue, malgré ses effets secondaires psychiatriques dévastateurs, à rapporter des milliards de dollars. Le tout, pour un faible bénéfice thérapeutique pour la calvitie de milliers de patients, qui ne peuvent espérer qu’une augmentation d’environ 10% du nombre des cheveux, et seulement sur le dessus de la tête.
Les traitements cosmétiques
Les poudres et les perruques, connues depuis l’Antiquité, ont perdu leur popularité d’antan auprès de ses utilisatrices, et demeurent aujourd’hui avant tout un accessoire de travestissement, de théâtre ou de cinéma. En revanche, la micropigmentation capillaire connaît un regain de succès, notamment pour les hommes atteint de calvitie totale.
La micropigmentation capillaire
La micropigmentation capillaire, appelée aussi dermopigmentation ou tricopigmentation, est une technique de tatouage de cheveux, consistant à insérer dans la couche superficielle de l’épiderme de minuscules pigments organiques qui répliquent les follicules capillaires ou pileux.
Ce tatouage pointilliste est réalisé à l’aide d’un dermographe, dont l’aiguille, entraînée par un moteur électrique, pénètre la peau d’environ 1 millimètre de profondeur, et injecte des micro pigments biorésorbables, organiques et insolubles. Ces petits points de couleurs simulent le poil ou le cheveu en se mariant à la pigmentation naturelle du patient, et demeurent en général 3 ou 4 ans, comme une technique de maquillage semi-permanent. La micropigmentation peut s’appliquer au cuir chevelu, mais aussi à la barbe, aux sourcils, ou sur toute zone pileuse choisie par le patient.
Pour une calvitie naissante, partielle ou clairsemée, la micropigmentation est une alternative moins lourde à la greffe de cheveux. Elle permet de créer l’illusion d’un crâne rasé. La micropigmentation peut aussi compléter une greffe de cheveux ou de barbe, afin de densifier la zone implantée ou la zone donneuse. En effet, si les greffons implantés permettent de recréer une chevelure, l’implantation de follicules selon les techniques FUE (follicular unit extraction) ou FUT (follicular unit transplant) peuvent laisser des espaces minuscules entre les greffons, ou des cicatrices laissées par l’extraction des greffons, qui pourront être comblés par la dermopigmentation.
Contrairement à une greffe capillaire ou pileuse, c’est une technique simple, discrète et non-invasive, et surtout moins onéreuse. Enfin, elle n’est pas irréversible : les pigments insérés dans l’épiderme s’effacent généralement au bout de trois ou quatre ans, permettant au patient d’envisager, à l’issue de cette période, de reconduire sa dermopigmentation, ou d’entamer une véritable greffe de cheveux ou de poils.
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